Kassav' à l'origine d'un déhanché
En 1979, Love and Ka Dance parait chez les disquaires. Le premier album de Kassav' comporte quatre titres. Le vinyle est le fruit de plusieurs mois de travail... et d'une frustration. Celle de Pierre-Edouard Décimus.
A la fin des années 70, l'auteur-compositeur guadeloupéen est l'un des membres des Vikings de la Guadeloupe. Le groupe mythique a marqué une génération de musiciens nés après guerre.
"Mon père est un combattant de la seconde guerre mondiale. Il n’avait aucune envie de contester l’appartenance à la société française ou la figure du général de Gaulle (...). Dans les années 60, a émergé une génération contestataire. Elle a inventé la maxime '"nos ancêtres ne sont pas les Gaulois". Elle était à la recherche de quelque chose. Le contexte politique est celui de la décolonisation."
Les musiciens ont une idée : créer un style musical propre aux Antillais qui s'enrichit de tout ce que les Guadeloupéens et les Martiniquais écoutent.
A la fin des années 70, la radio diffuse le kompa haïtien, la salsa cubaine, les tubes de la variété française de Claude François à Joe Dassin... "On écoute toutes sortes de musique de partout : du funk, de la soul, du jazz, du reggae, et puis en même temps, on est nous-mêmes, on a notre musique du carnaval, notre mas à Saint-Jean notamment pour les gens de Pointe-à-Pitre. Et puis on a la cadence-rampa, le kompa, le tumbélé, les musiques de tambour, le quadrille,(...) on a toutes ces musiques-là"
Aux rythmes traditionnels, ceux du gwo-ka, le tambour guadeloupéen, les fondateurs de Kassav' ajoutent des cuivres et des sonorités électroniques. A l'époque arrivent les premiers synthétiseurs. Autant d'éléments réunis qui créent une musique inédite. Une première mouture, prémices d'un style qu'on appellera plus tard : le zouk.